Cet article cherche à expliquer ce qu’est exactement l’acidose, comment elle se développe et quelles sont les mesures que l’on peut prendre pour la prévenir.
- L’acidose, qu’est-ce que c’est exactement ?
- Comment différencier les différents types d’acidoses ?
- Comment l’acidose survient-elle chez le veau ?
- Conclusion intermédiaire : L’acidose chez le veau est nuisible à l’élevage sous divers aspects !
- La bonne nouvelle : Les mesures de prévention sont utiles contre l’acidose !
L’acidose, qu’est-ce que c’est exactement ?
On appelle en général acidose une hyperacidité, c’est-à-dire la présence dans les fluides corporels d’un excès d’acides causé par une perturbation de l’équilibre acido-basique de l’organisme. Ce phénomène peut être dû soit à un taux absolu trop élevé d’acides, soit à un excédent relatif, c’est-à-dire à la perte de substances tampons.
De manière générale, on entend par acidose, l’hyperacidité du sang (acidose métabolique), c’est-à-dire lorsque la valeur du pH physiologique (environ 7,4) tombe à des valeurs inférieures à 7,35. Toutefois, d’autres fluides corporels peuvent également présenter une acidose : L’acidose ruminale est également bien connue – l’acidose du rumen peut survenir aussi bien chez le veau que chez le bovin adulte, bien que les mécanismes soient différents.
Comment différencier les différents types d’acidoses ?
Comment reconnaître l’acidose métabolique ?
Les symptômes de l’acidose métabolique dépendent de sa gravité et se manifestent généralement par une symptomatologie générale : Le veau a tendance à rester couché. Ensuite, sa démarche devient incertaine, et en cas d’acidose sévère, il ne parvient parfois plus du tout à se lever.
Cependant, comme la diarrhée à l’origine de l’acidose provoque le plus souvent une perte importante de liquide, la détermination du degré de déshydratation peut fournir des indications précieuses pour évaluer la gravité de l’acidose. Pour cela, on mesure la distance entre le globe oculaire et le coin avant de l’œil. Plus la perte de liquide est importante, plus l’œil s’enfonce dans l’orbite, et plus l’écart devient important. D’autre part, on détermine l’élasticité de la peau au moyen du test du pli de la peau. Pour ce faire, on pince un pli de peau sur le côté du cou avec les doigts et on évalue le temps nécessaire pour que la peau revienne complètement en place.
Nous avons établi le tableau récapitulatif suivant à titre de guide.
Degré de déshydratation | Comportement | Distance entre le globe oculaire et le coin avant de l’œil (normale : 0 mm) | Le pli de peau persiste pendant
(Normal : le pli de peau disparaît immédiatement) |
---|---|---|---|
Déshydratation légère | Réduction du débit urinaire, comportement un peu plus calme | 1-2mm | 3-4 Secondes |
Déshydratation modérée | L’œil est enfoncé dans son orbite, le veau est déjà affaibli et ne reste pas levé. | 3-4mm | 5-6 Secondes |
Déshydratation importante | Le veau ne se tient plus debout et reste immobile, ses oreilles sont froides. | Plus de 5mm | Plus de 7 Secondes |
À quoi reconnaît-on une acidose ruminale ?
En raison des douleurs de rumen, le veau souffre d’un état de santé général affaibli. Des symptômes tels qu’une ingestion de buvée qui varie, un grincement des dents, un rumen plein et un dos voûté peuvent indiquer la présence d’une acidose ruminale. Les cas graves présentent également des symptômes de coliques.
Dans les cas chroniques, le pelage est terne, hirsute, éventuellement avec des plaques irritées, et le veau végète.
Comment l’acidose survient-elle chez le veau ?
Dans la grande majorité des cas, l’acidose clinique chez le veau est causée soit par une diarrhée, soit par la maladie du buveur ruminal. L’acidose subclinique est plus souvent d’origine alimentaire.
L’acidose diarrhéique
Le cas classique : En raison de la fuite massive de liquide par la muqueuse intestinale, de nombreux veaux diarrhéiques tombent en acidose – pourquoi ?
Un veau atteint de diarrhée grave peut perdre jusqu’à 20 % de sa masse corporelle en une journée. Même si les reins sont capables de compenser dans une certaine mesure en retenant plus de liquide, on peut compter 10 % en première approximation. Si les yeux sont enfoncés dans les orbites et qu’un pli de peau pincé au niveau du cou ne disparaît pas immédiatement mais persiste, même si c’est seulement pour un petit instant, alors les symptômes cliniques de déshydratation sont déjà visibles et le veau a déjà perdu environ 2 litres de liquides corporels !
Cependant, la perte ne concerne pas uniquement l’eau : l’animal perd aussi de grandes quantités d’électrolytes, en particulier les ions sodium, potassium, chlorure et bicarbonate. Cette dernière substance est le tampon le plus important pour l’équilibre acido-basique. Sachant cela, il est à présent facile d’expliquer le développement de l’acidose : À l’état physiologique, les acides normalement présents sont simplement tamponnés par les ions bicarbonate – si ce tampon disparaît, l’acidification est inévitable.
Il peut aussi arriver que même que la diarrhée s’améliore, les symptômes cliniques de l’acidose n’apparaissent qu’un peu plus tard.
Afin de prévenir cette forme d’acidose, il faut effectuer des réglages pour lutter contre la diarrhée grave des veaux. La mesure la plus importante à cet égard est un apport précoce et suffisant en colostrum, conformément à la règle des 3Q : Quick, Quantity, Quality (Rapidité, Quantité, Qualité).
? Vous trouverez plus de conseils &astuces sur la diarrhée du veau dans l’article « La diarrhée des veaux »
L’acidose du veau, souffrant de l’entrée de lait dans le rumen
La forme aiguë d’acidose ruminale chez le veau est causée par une perturbation du réflexe pharyngé ou une buvée forcée, et ce même si l’alimentation est adaptée. Les carbohydrates de la buvée parviennent alors en plus grande quantité dans le rumen encore sous-développé, où ils fermentent et sont dégradés en acide lactique et butyrique.
Ces acides non seulement irritent la muqueuse du rumen, ce qui se traduit par de fortes douleurs abdominales avec les manifestations de douleur correspondantes, mais peuvent également entraîner une acidose métabolique en cas d’acidose ruminale prolongée.
Acidose d’origine alimentaire
En fait, il existe également de nombreuses acidoses liées à l’alimentation. Le problème ici est le rumen sous-développé. Ce dernier n’est suffisamment mature et prêt à recevoir de grandes quantités d’aliments concentrés qu’à 12 ou 16 semaines. Cependant, le sevrage a souvent lieu plus tôt !
Si le veau est sevré à 10 semaines, le rumen n’est pas encore prêt à prendre en charge adéquatement les grandes quantités d’aliments solides qui sont maintenant proposées. Souvent, parce que l’on suppose (à raison) que les glucides et leurs produits de décomposition favorisent la maturation du rumen, on donne des aliments concentrés riches en amidon et en sucres (beaucoup de céréales et de maïs) pendant cette période peu après le sevrage, qui font ensuite l’objet d’une fermentation microbienne dans le rumen. Cela produit de grandes quantités d’acides gras à chaîne courte, mais le rumen sous-développé ne parvient pas à les tamponner et ne permet pas d’assurer leur transfert suffisant dans le sang – une acidose du rumen d’origine alimentaire se développe, qui peut durer plusieurs semaines, avec des valeurs de pH parfois inférieures à 5,8. Si les acides gras migrent dans l’intestin, cela peut même entraîner une acidose du côlon.
Ces acidoses chroniques, souvent subcliniques, entraînent initialement des prises de poids réduites non détectées et endommagent non seulement le rumen mais aussi l’intestin – dans le pire des cas, les lésions sont permanentes, ce qui peut même réduire la durée d’utilisation.
Cependant, si l’épithélium du rumen et de l’intestin est massivement endommagé, une partie des populations bactériennes peuvent également pénétrer dans le sang. Il s’agit de LPS (lipopolysaccarides), aussi appelés Endotoxines, provenant de la paroi cellulaire de certaines bactéries, qui agissent comme des toxines et peuvent entraîner dans un premier temps une inflammation locale des muqueuses, mais par la suite également une inflammation généralisée avec de la fièvre.
Les symptômes sont similaires à ceux de l’acidose du veau souffrant de l’entrée du lait dans le rumen et mentionnée ci-dessus. Cependant, dans les cas avancés, le veau présente aussi des démangeaisons dues à l’atteinte du foie et donc une tendance accrue à se gratter, des zones de peau irritée et une nécrose de l’extrémité de la queue.
Conclusion intermédiaire : L’acidose chez le veau est nuisible à l’élevage sous divers aspects !
Toutes les formes d’acidose chez le veau, y compris l’acidose subclinique, c’est-à-dire non clairement détectable, nécessitent un temps supplémentaire pour la surveillance et les soins, et entraînent des frais de vétérinaires. Les veaux acidotiques boivent moins bien, ont une prise de masse réduite, ont souvent besoin de soins intensifs, sont sensibles aux infections et sont à la traîne par rapport à leurs congénères.
Et ce n’est pas le seul problème : De faibles gains en début de vie (jusqu’à 40 kg de moins que les veaux du même âge en semaine 16 !) ne sont pas problématiques seulement au moment de la vente, ils ont aussi une influence non négligeable sur la production laitière ultérieure, la santé et la durée de vie !
Les veaux d’aujourd’hui sont les vaches de demain ! En tant qu’éleveur, comment puis-je prévenir les acidoses ?
Un régime de buvée optimisé et une alimentation adaptée au développement du rumen permettent de prévenir presque entièrement l’acidose du rumen liée à l’alimentation des veaux dès le début
✔️ Phase de buvée prolongée !
L’ajout de seulement 14 jours en plus à la phase de buvée, c’est-à-dire au moins jusqu’à la 12e semaine, permet de réduire nettement l’incidence et la sévérité des acidoses d’origine alimentaire. Et ce n’est pas le seul avantage : Cela augmente même la prise alimentaire par la suite !
✔️ Une phase de buvée intensive !
Si les buvées sont proposées ad libitum, le veau prendra davantage de poids, même après le sevrage. De plus, la surface intestinale est augmentée par rapport aux veaux nourris de manière restrictive, ce qui améliore la capacité d’absorption. L’objectif devrait être une quantité d’environ 12 litres de lait entier ou d’un aliment de sevrage comparable par jour.
On craint souvent que des quantités plus importantes de lait ou d’aliment d’allaitement, vers la fin de la période de buvée, ne conduisent en retour les veaux à consommer moins de concentré, en tant qu’aliment de démarrage – mais c’est exactement le contraire qui se produit : Ils ingèrent aussi volontairement moins d’aliments solides dans les premières semaines et augmentent ensuite la quantité ingérée au moment du sevrage de manière bien plus importantes que leurs congénères.
✔️ Sevrage en douceur !
Il est tout aussi important de faire un sevrage progressif : Idéalement, il est recommandé de réduire lentement la quantité de lait d’environ deux litres par semaine à partir de la semaine 7 environ (les veaux devraient alors déjà absorber environ 1,5 kg de concentré), de sorte qu’ils continuent encore à prendre au moins deux litres par jour à la semaine 12.
✔️ Une bonne ration complète mélangée sèche
Une bonne ration complète mélangée sèche contribue également au développement stable du veau. Si le régime de buvée est correct, le veau commencera à absorber tout seul des aliments solides supplémentaires.
Par rapport à une alimentation séparée à base d’ensilage de maïs, de foin et de concentrés, les veaux obtenant une ration complète mélangée absorbent davantage de fibres brutes et de glucides qui fermentent moins facilement, ce qui prévient l’acidose du rumen et favorise le développement du rumen. De plus, avec une ration complète mélangée pour veaux savoureuse, l’apport total de masse sèche est nettement améliorée, ce qui améliore aussi la prise de poids.
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